Après Conflans : en parler. En hommage à Samuel Paty

Le vendredi 16 octobre 2020, Samuel Paty, enseignant, est mort sauvagement assassiné devant le collège du Bois d’Aulne, pour avoir exercé son métier. Ces mots seuls nous glacent d’effroi. Ces mots, il faut les peser, essayer de les digérer, prendre le temps d’en faire quelque chose. Témoignages

hommage samuel paty après ConflansLiberté d’en parler

Ou bien disons : nous n’avons pas de mots pour dire ce qui est arrivé et décrire ce traumatisme-là, ni pour en sonder les conséquences.

Et c’est bien pourquoi il s’agit d’en parler, de reconnaître le traumatisme, nous donner du temps et pouvoir l’évoquer sur nos lieux de travail. Pour l’ensemble des agents de l’académie de Versailles bien sûr, particulièrement pour les collègues qui sont en proximité de Conflans-Sainte-Honorine et qui sont toujours en souffrance, mais aussi bien au-delà en Île-de-France.

Agents ou usagers de l’école, nous souhaitons qu’elle soit un sanctuaire préservé des influences néfastes de l’extérieur, mais nous savons aussi que la violence du monde parvient toujours à se frayer un chemin vers nos établissements, et que nous pouvons en être la cible en tant qu’agent public.

hommage à samuel paty sgen-cfdt après Conflans

L’hommage du 2 novembre ne suffit pas…

L’hommage national du 2 novembre (avec ses revirements, ses ratés et ses contraintes liées à la pandémie) ne suffira pas : « il y a forcément des leçons à tirer pour la suite », nous dit Fanny qui enseigne à Cergy, à quelques kilomètres de Conflans…

L’institution de son côté vient de rendre publique une enquête de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR). Si elle a le mérite de restituer les faits, en ressort l’impression d’un satisfecit accordé à l’administration tout en mettant en cause le comportement de certain.es enseignant.es. Ce qui n’est pas admissible. Le drame de Conflans est né, entre autres choses, d’un cocktail explosif entre des problématiques scolaires (avec notamment les relations profs-élèves) et des tensions sociales, à commencer par le rôle pervers des réseaux sociaux.

L’école ne peut supporter la mission de résoudre tous les problèmes de la société : il s’agit d’imaginer une réponse qui associe l’ensemble des politiques publiques.

Ni la crainte ni l’attente ne doivent nous paralyser. Malgré les difficultés, des initiatives émergent ou se poursuivent, collectives ou individuelles, pour se confronter à ces difficultés.

TÉLÉCHARGER ICI L’ENSEMBLE DES TÉMOIGNAGES

Ce numéro 53 de notre revue Sgen-CFDT Quoi de neuf ? décembre 2020, à télécharger ici, a pour ambition de nous aider à témoigner, à poser quelques questions, voire à esquisser des pistes ou à tenter de formuler, pour nous-mêmes comme pour les autorités académiques comme on dit, des exigences qu’il s’agit de rendre visibles pour les enseignant.es, pour tous les agents et pour les parents d’élèves qui doivent évidemment être les bienvenus à l’école. Pour demain et en hommage à Samuel Paty.

Vivre ensemble en république s’apprend à l’école publique, gratuite, laïque et nulle part ailleurs, écrivait un manifestant le dimanche 18 octobre 2020.

 

hommage à samuel paty après Conflans Sgen-CFDTN’hésitez pas à contacter le comité de rédaction !

Un grand merci aux rédactrices et rédacteurs, à toutes celles et tous ceux qui se sont risqués à l’exercice de ce témoignage, à Rémi Roudeau pour la maquette et la mise en page, à Vincent Soulage pour sa participation à l’édito, à Jean-Louis Fleury et à ses étudiant.es, à Claire Bonhomme, secrétaire générale du Sgen Versailles, Laurent Kaufmann, principal de collège et militant Sgen-CFDT et Diego Melchior, secrétaire général de la CFDT Île de France pour leur participation !