Après la grève du 1er février et alors que les instances se tiennent en établissement, le Sgen-CFDT soutient les actions locales menées, en particulier en collèges et en lycée pro.
Une pétition intersyndicale est à relayer massivement !
La calendrier défile, la préparation de la rentrée 2024 s’effectue largement dans le flou et la précipitation. Il importe de faire connaitre et dénoncer les effets concrets des mesures qui se mettent en place.
Communication intersyndicale du 4 février 2024: Pour l’École publique, un plan d’action dans la durée !
Communication d’une intersyndicale des fédérations et syndicats de l’Education nationale rassemblant la FSU, l’UNSA Education, le Sgen-CFDT, la CGT et Sud pour refuser le choc des savoirs dans la durée.
Version affichable à télécharger
La journée de grève du 1er février a été une réussite : à l’appel de nos organisations syndicales, des centaines de milliers de collègues se sont mis en grève, des écoles étaient fermées, la grève était majoritaire dans certains collèges et lycées. Les cortèges des manifestations étaient denses, preuve de la force de la mobilisation. Nos collègues ont clairement exprimé leur attachement à l’École publique.
Ils ont aussi dénoncé le mépris de la ministre de l’Éducation mais surtout l’orientation de la politique menée par l’exécutif : absence de revalorisation salariales, choc des savoirs qui symbolise une modèle d’École passéiste et conservateur qui va à l’encontre de l’intérêt des élèves et des personnels.
Cet ensemble de mesures est une redoutable remise en cause de la liberté professionnelle des enseignants et va poser les bases d’une École du tri social à l’image des groupes de niveau qui vont contribuer à assigner les élèves à leurs positions sociales et scolaires, mais aussi à exclure des classes les élèves en situation de handicap et les élèves allophones.
Concernant la voie pro, nous demandons au ministère de l’Éducation nationale de reconsidérer la réforme, notamment sur la terminale, afin de construire des enseignements ambitieux pour les élèves.
Nous sommes à un point de bascule pour l’École publique.
Cela appelle une réponse forte qui passe par une action dans la durée. Une journée de grève ne suffira pas pour gagner.
Aussi, pour défendre l’École publique, exiger l’ouverture de discussions immédiates sur les salaires ainsi que l’abandon des mesures chocs des savoirs, pour des mesures qui améliorent nos conditions de travail (notamment par l’annulation des suppressions de postes et la création des postes nécessaires), nos organisations FSU, UNSA Education, Sgen-CFDT, CGT Educ’action et Sud Education décident de s’inscrire dans un plan d’action dans la durée :
- semaine d’actions du 5 au 9 février (rassemblements à l’occasion des instances départementales et académiques), avec par exemple un temps fort le mardi 6 février selon les contextes,
- lancement d’une pétition intersyndicale pour demander l’abandon des mesures choc des savoirs,
- nos organisations s’engagent aussi dans la préparation d’un rebond fort et durable de l’action en mars pour le service public d’Éducation et ses personnels.
L’École publique n’est pas loin de l’effondrement. La colère des personnels est grande. Le premier ministre, s’il ne prenait pas la mesure de la gravité de la situation en y apportant des réponses immédiates, porterait alors une immense responsabilité dans l’aggravation de la crise que traverse l’École publique et ses personnels.
Signer et diffuser largement la pétition intersyndicale
Pour signer la pétition c’est sous ce lien.
Ensemble nous disons « NON » au « Choc des savoirs »
Le ministère s’entête à vouloir mettre en place le projet conservateur et passéiste du « choc des savoirs » présenté il y a quelques mois par Gabriel Attal devenu Premier ministre. Ce projet est néfaste à l’École pour les élèves et pour les personnels. Au lieu d’en guérir les maux, il renonce à les voir et va les accroitre.
À l’appel des organisations syndicales FSU, UNSA, FO, Sgen-CFDT, CGT Educ’Action et Sud, nous nous opposons à ce plan qui :
- trie socialement les élèves en organisant les cours de mathématiques et de français en groupes de niveau, ce qui va immanquablement accentuer les inégalités scolaires ;
- remet en cause le droit égal d’accès à la poursuite d’étude pour tous les élèves, principe fondateur de l’École publique, en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en LGT ou LP pour les élèves admis en classe de seconde mais échouant au diplôme national du brevet au lieu de fournir tous les moyens nécessaires pour la réussite des élèves ;
- désorganise les collèges par la réorientation de l’utilisation de la marge, accentuant encore les inégalités, la détérioration des emplois du temps et la réduction ou la suppression d’enseignements disciplinaires, de dédoublements ou d’options ;
- va dégrader considérablement les conditions de travail par la grande insuffisance des postes et la surcharge des classes ;
- remet en cause la liberté pédagogique avec des méthodes, des manuels et des progressions communes imposés ;
- dépossède les enseignant·es de leur expertise professionnelle notamment par l’imposition d’évaluations nationales standardisées à tous les niveaux.
Nous dénonçons les fondements de cette politique au détriment des élèves les plus fragiles et socialement défavorisés.
Nous dénonçons leurs conséquences qui ne feront qu’aggraver les conditions de travail des enseignantes et enseignants, mais aussi de tous les personnels.
Nous dénonçons le risque important de voir apparaître des classes de niveau en collège.
Pour défendre l’École publique, l’accès à une culture commune pour tous les élèves, la liberté pédagogique et les conditions de travail, nous vous demandons l’abandon de ce projet de réforme et un investissement massif pour l’École publique et la réussite de tous les élèves.
Signer la pétition intersyndicale
Se mobiliser localement, alerter, dénoncer
Faire connaitre et dénoncer les effets très concrets des mesures qui se mettent en place, sur le travail, sur l’organisation des établissements, pour les personnels et pour les élèves, en particulier en collège avec la réforme dite « choc des savoirs », qui dans les faits consume toutes les marges des collèges et même souvent au-delà, avec des conséquences très dommageables!!
Réunir les collègues en HMIS, informer les parents d’élèves, présenter une motion ou un voeu en conseil d’administration, interpeller les parlementaires de sa circonscription, alerter la presse, donner de la visibilité dans l’espace public et par les réseaux … toutes ses actions de mobilisation sont utiles pour faire connaitre nos positions, les difficultés de nos écoles et établissements!
Le Sgen-CFDT Versailles a déposé un préavis de grève courant jusqu’au 31 mars.
En fonction des décisions locales, si les formes de mobilisation choisies impliquent de cesser le travail, les collègues pourront faire usage de ce préavis.
Pour déposer une motion en CA, vous trouverez dans cet article de nos camarades du Sgen-CFDT Alsace des modèles à adapter en fonction de vos situations locales. Attention, en LP, les grilles sont (enfin!) parues le 2 février. Le texte de la pétition ci-dessus peut également constituer une trame de motion.
Les voeux ou motions en CA peuvent être proposés à l’approbation des représentants des parents d’élèves, servir de base à une pétition ou interpellation à relayer auprès des parlementaires, de la presse…
N’hésitez pas à nous contacter pour échanger, être conseillé.e, nous faire connaitre les actions menées et les initiatives à soutenir.
Des ressources pour s’informer, diffuser, aller plus loin:
- Nos articles DGH, le chaos des dotations: dans les Yvelines, dans les Hauts-de-Seine .
- Une déclaration en marge du CSA SD de l’Essonne
- Notre article Réforme des collèges: le chaos des savoirs
- La déclaration en Conseil Supérieur de l’Education: le choc des annonces, le poids des réalités
- Message des personnels de direction Sgen-CFDT à la ministre: Pour un projet éducatif alternatif
- Notre article récapitulatif sur la réforme du Bac Pro
- Notre article: Carte scolaire RS 2024: des mesures inquiétantes dans le 92
Pour tenter d’expliquer simplement pourquoi « les groupes de niveaux ça coince » même à des interlocuteurs plus éloignés du monde de l’éducation et/ou qui trouvent que ce n’est pas une mauvaise idée… nous vous conseillons la publication Les groupes de niveau pour les Nuls de nos camarades du Sgen-CFDT Pays de Loire.
Ci-dessous un visuel à reprendre (et à télécharger en pdf) sans modération :