«Les après-midi des élèves pourraient être libérés pour la pratique sportive»

Cours le matin, sport l’après-midi. C’est la formule que souhaite développer le gouvernement à partir de la rentrée prochaine.

« L’expérimentation commencera en 2019-2020 »

Selon le ministre de l’Éducation nationale, cette expérimentation se fera avec des établissements volontaires avant, peut-être, un élargissement à tous les établissements en 2022.

L’expérimentation concernera tous les niveaux, de la maternelle à la troisième. Encore balbutiant, le projet devrait concerner, dans un premier temps, en priorité des collèges sélectionnés sur la base du volontariat.

« Notre grande ligne, c’est de considérer que l’enfant doit faire le plus de sport possible. Or, on constate que dans nos sociétés, pas seulement en France, il y a un déclin de l’activité physique notamment à partir de l’âge du collège et donc nous devons promouvoir le sport. Nous voulons profiter de l’organisation des Jeux olympiques en 2024 pour que, dès maintenant, il y ait un développement du sport. Il faut à la fois que l’on ait de grands athlètes, mais aussi que toute la population soit engagée dans le sport parce que c’est bon pour la vie en générale et en particulier pour la santé », indique le ministre de l’Éducation.

Peut-on, pour autant, penser que seule la santé de nos jeunes ainsi que les éventuels engouements ou les vocations à être un.e athlète (J.O. en 2024) seraient les seules raisons ? Car en pratique, il y a une distorsion entre les projets énoncés  et la réalité du terrain. Peut-on dire que tous nos jeunes accèderont de façon égalitaire à ces temps sportifs ?

L’après-midi, s’ils sont libérés

  • La jeunesse aux activités sportives diverses  : du club ( foot, tennis, équitation…), celle qui tape dans la balle au pied de l’immeuble…
  • La jeunesse aux activités culturelles variées : conservatoire de musique,  théâtre,  maison de la culture, celle qui regarde YouTube, celle qui fréquente les réseaux sociaux…
  • La jeunesse sans activités formelles :  regroupement et discutions dans son quartier, sa cité, celle qui décroche de l’école, celle qui ne trouve pas de travail, celle qui erre, celle qui désespère…
  • La jeunesse des villes et celle des campagnes…

Si l’idée peut être intéressante, il serait nécessaire d’en discuter encore une fois autour d’une table avec les différents partenaires du monde éducatif, car à vouloir faire trop vite , on en oublie parfois l’essentiel.

Dans les écoles élémentaires , les horaires devaient changer pour permettre aux enfants des pratiques artistiques, culturelles et sportives dès 16 h. Finalement, vu le coût et les difficultés d’organisation pour les communes, beaucoup d’écoles sont revenues au rythme précédent, ne libérant aucun temps pour ces pratiques qui devaient être pour tou.t.e.s.

De grandes questions s’imposent et ne sont pas nouvelles : Ces activités seront-elles proposées dans le cadre scolaire ou en dehors ? Qui va s’occuper de ces activités ? Des enseignants ? Des associations ?

Depuis, l’accélération des projets est en marche en voulant fusionner les établissements du 1er et 2nd degré avec les ESF (Établissement des Savoirs Fondamentaux) . Que cache en terme de gestion des personnels cette nouvelle « réforme » ? On ne peut que s’inquiéter de tout ces remaniements sans aucune concertation !

Vouloir réfléchir à une École de demain , pourquoi pas, mais dans le dialogue social.  C’est une nécessité ! Surtout dans ces temps forts de « Grands Débats « .