Stage d’observation en Seconde : chaos annoncé

À partir de 2024, les élèves de Seconde générale devront effectuer un stage d'observation en milieu professionnel entre le 17 et le 28 juin.
Chaos garanti, pour les élèves comme pour leurs enseignant.es.

Les secondes devront  réaliser un  stage d’observation en milieu professionnel entre le 17 et 28 juin. Dates tout récemment communiquées aux professeurs principaux !

Comme d’habitude, sans aucune anticipation, le chaos semble inévitable.

Chaos pour les élèves

Les 550 000 élèves de Seconde vont devoir trouver un stage de 15 jours en entreprise, dans une association ou au service national universel.

calendrier

Un calendrier aberrant

Choix judicieux !! En effet, au même moment, les élèves de lycée professionnel effectuent  également un stage, ainsi que les étudiant.e.s en 1+ année de BTS.

Galère pour les lycéen.ne.s défavorisé.e.s

Pour la plupart des lycéen.ne.s – en dehors de celles et ceux dont la famille dispose d’un bon réseau -, la recherche d’un tel stage s’avère complexe. Pour les plus défavorisé.e.s, la recherche d’un stage risque de réactiver de très mauvais souvenirs. Un article récent du Monde expose en effet les difficultés auxquelles sont confronté.e.s les élèves de Troisième issu.e.s des classes populaires pour trouver un stage, souvent un « stage kebab ». Le parcours du combattant va donc recommencer pour ces jeunes, un an après.

Quelles aides et quels moyens pour accompagner les élèves défavorisés dans leurs recherches ? Quels réels engagements des entreprises envers ces élèves ?

Des plateformes qui ne proposent finalement pas de stage d’observation de 2 semaines ?

L’irresponsabilité du gouvernement ne peut qu’amplifier le ressentiment de ces jeunes, avec tous les risques politiques que cela implique.

Le principe d’un stage de deux semaines pour les élèves de Seconde est intéressant. Encore faudrait-il que ce ne soit pas un stage par défaut, que celui-ci soit réellement choisi, ce qui est la condition pour qu’il soit formateur. Ce ne sera le cas que pour une minorité d’élèves, et c’est scandaleux.

Chaos pour les enseignant.e.s

Le mois de juin reste lourd pour les enseignant.e.s des lycées.
Il deviendra ingérable, en particulier pour les collègues qui enseignent le français, comme enstage seconde témoigne l’infographie ci-dessous. En effet, ces enseignant.e.s sont susceptibles d’être concernée.e.s par les épreuves anticipées de français (EAF), le grand oral, la correction des écrits de spécialité. Mais aussi, et c’est la nouveauté de cette année, ils devront assurer le suivi de stage de leurs élèves de Seconde.

En effet, les conventions de stage disposent d’un emplacement sur lequel il est demandé d’indiquer le « nom du ou (des) enseignant(s) chargé(s) de suivre le déroulement de séquence d’observation en milieu professionnel ». Ainsi, les collègues intervenant en Seconde devront superviser ces stages, en plus de tout le reste.

 

Qu’en est il  d’une indemnité liée à cette mission supplémentaire ?

Quelle réelle finalité ?

D’autre part, comment mettre en place un autre aspect formateur des stages : le rapport de stage qui permet d’évaluer les apports, les difficultés notamment dans le but initial d ‘affiner son orientation … Ou la finalité ne serait elle pas plutôt juste occupationnelle pour la plupart ?

Quel suivi, quel accompagnement,  rémunération ou pas ? quelles dispenses (séjours de cohésion du SNU aux mêmes dates…) ? Quelle prise en compte du rapport de stage et à quel moment ? Pourquoi autant de précipitation sans réelle préparation ni réflexion avec les personnels de terrain ? Autant de questions sans réponse, toujours dans l’attente d’une note de service !!!

 Affichage vis à vis des parents ? éternelle reconquête du moins de juin avec en creux le refrain éternel des profs qui ne seraient pas occupés ?

Quand le ministère tiendra-t-il enfin compte des avis des personnels et de leur quotidien sur le terrain ?