Questionnaire Directeur, directrice : une professionnalité enfin exprimée

Le 7 janvier, le Sgen-CFDT était reçu au Ministère pour recevoir les résultats du questionnaire envoyé aux directeurs et directrices d'école. Avec 29 007 réponses enregistrées, l'enquête permet d'avoir un retour important sur le vécu des personnels.

Premier enseignement, directeur et directrice d’école, est un métier à part qui exige des compétences particulières.

Un questionnaire dont les directeurs et directrices se sont emparés

La participation importante montre que ce questionnaire répondait à un besoin d’expression des directeurs et directrices.

Leurs réponses illustrent la réalité de leur quotidien et témoignent de leur investissement professionnel dans une fonction qu’ils, elles ont pour la plupart choisie.

Des réponses qui confortent les analyses du Sgen-CFDT ainsi que les revendications qu’il porte pour la reconnaissance du métier de directeur et de ses évolutions.

L’école que nous connaissons aujourd’hui a profondément évolué notamment par la multiplication des missions assumées pour beaucoup par les directeurs et directrices.  Ces réponses montrent clairement qu’ils, elles sont des interfaces indispensables pour que le service public d’éducation puisse jouer pleinement son rôle en direction des élèves, des enfants.

Directeur et directrice : un métier à part entière questionnaire direction ou comment s'affirme un métier : directeur ou directrice d'école

Pour ces personnels : polyvalence, responsabilité, sens du relationnel, disponibilité sont les mots qui caractérisent le mieux l’exercice du métier.

87 % disent être souvent interrompus en classe pour répondre à une sollicitation liée à la fonction de direction. Même lorsqu’il, elle est en situation d’enseignement dans sa classe, il, elle reste directeur, directrice avant tout aux yeux de l’ensemble de la communauté éducative.

Écoute, communication, coordination, gestion, diplomatie,… Des termes cités spontanément pour illustrer la fonction. Il est donc clair que directeur, directrice est un métier qui demande une certaine professionnalité et des compétences spécifiques. Plus l’école est importante, plus cette professionnalité est affirmée par les collègues.

Les participants expriment d’ailleurs le besoin de réunions entre pairs pour faire des échanges et mutualiser des expériences (83 % des participants).

Le pilotage pédagogique et le suivi des élèves : cœur du métier

L’ancrage pédagogique des directeurs et directrices est très affirmé dans les réponses apportées à ce questionnaire. Si le suivi pédagogique des élèves est la réponse qui est la plus citée (83 % des participants), le pilotage pédagogique suit de près (74 % des participants).

Ils, elles affirment ainsi que leur mission essentielle est de construire un environnement pédagogique favorable aux apprentissages pour les élèves mais également de faciliter le travail de l’équipe pédagogique.

Pour le Sgen-CFDT, ce n’est pas une surprise mais ce qui est nouveau, c’est que beaucoup de personnels affirment que le pilotage pédagogique est un élément central de leur fonction. La direction d’école est bien un métier qui demande des compétences particulières notamment dans la gestion d’équipe, la conduite de réunion ou le travail collaboratif.

Ils, elles réclament d’ailleurs des formations concernant la gestion des conflits entre adultes (35%) et le pilotage pédagogique de l’équipe enseignante (19%).

Qui dit équipe pédagogique dans un école dit forcément chef d’équipe ? Pour le Sgen-CFDT, le directeur, la directrice doit à la fois mettre en œuvre les décisions collectives et en être le garant. Ceci explique sans doute que 56 % des participant·es disent souhaiter être associé·es à l’évaluation des professeur·es de leur école, pour ce qui concernent leur coopération et leur contribution à l’action de la communauté éducative.

Plus d’autonomie pour une plus grande connexion avec la réalité de leur école, de leur territoire

Pilote pédagogique, le directeur, la directrice souhaite pouvoir agir sur son école.

Trop souvent soumis à des injonctions ou à des autorisations, leur action est souvent freinée par des décisions hors les murs ou par l’impossibilité de fédérer une équipe sur des objectifs choisis collectivement.

Dès lors, ils demandent massivement (87 %) la possibilité d’être décisionnaire sur l’utilisation des 108 heures annuelles hors présence des élèves.

Pour le Sgen-CFDT, disposer de temps de concertation est fondamental. C’est une condition indispensable  pour construire et faire vivre un projet pédagogique qui prenne sens auprès de tous, un projet lié au territoire dans lequel l’école est implantée.

C’est pour cela que le Sgen-CFDT demande la mise en œuvre d’un établissement du premier degré, cadre nécessaire pour une autonomie qui permette une émancipation de tous les personnels.

La question de personnels en plus dans les écoles est évidemment centrale. Pour le Sgen-CFDT, il convient dans un premier temps d’identifier les besoins de chaque école en fonction de ses problématiques propres. Une fois évalués, il sera nécessaire de recruter de façon pérenne un personnel à même de répondre à ces besoins.

Et maintenant !

Le questionnaire apporte de nombreuses autres réponses. Il doit être l’élément qui permettra d’engager la concertation en vue de décisions pour améliorer le quotidien des directeurs et directrices d’école. Les réunions prévues à l’agenda social sont une occasion unique de faire avancer la question de la direction d’école. Le Sgen-CFDT s’engagera pleinement dans ces réunions avec la volonté de porter ses revendications pour donner plus de pouvoir d’agir aux personnels de terrain. Comme il l’a déjà dit auparavant le statu quo n’est plus possible ! L’école a changé, les missions des directeurs et directrices ont considérablement évolué ; il convient donc d’en adapter la structure et le cadre d’emploi.

Résultats du Questionnaire du Ministère de l’éducation nationale

Pour aller plus loin :