Sortir de l’urgence, l’école que nous voulons

Le conseil syndical du Sgen-CFDT Versailles s'est réuni en visioconférence le 20 novembre 2020. Il a adopté le texte ci-dessous après un large échange sur la situation de l'école, de la maternelle au supérieur. Il s'est également penché sur la préparation de notre Congrès académique.

L’école que nous voulons : sortir de l’urgence !

Le constat : un pilotage injonctif, dépassé, des personnels à bout

La pression subie par tous les personnels et leur fatigue sont indéniables.

Se sentir sans perspectives, assister aux incessants revirements dans les directives, pourtant à chaque fois très injonctives, met l’ensemble des personnels en difficulté, et cela à tous les niveaux, y compris parmi les personnels d’encadrement, pris en étau. Le problème est structurel : des injonctions jacobines, des décisions qui « descendent » et ont toujours « un train de retard » par rapport aux besoins réels. Et c’est souvent sous la pression des évènements et/ou des personnels qu’interviennent finalement des arbitrages ministériels et rectoraux, comme à reculons.

Les mesures d’adaptation sanitaires et une véritable politique de test commencent à se mettre en place, mais bien tard par rapport à nos alertes répétées.

Une exigence de mesures concrètes immédiates

Nous sommes un syndicat force de propositions, en voici quelques unes, concrètes, pour des adaptations immédiates :

1 – Pouvoir souffler 6 – Assumer l’urgence
2 – Appliquer le protocole partout 7 – Fluidifier les entrées et les sorties
3 – Pouvoir alerter 8 – Redéployer des ressources
4 – Ne pas ajouter de risque inutile 9 – Travailler ensemble
5 – Pas de double service 10 – Renforcer le collectif de travail

Nous les portons haut et fort dans les instances et les audiences.

Toutefois, on ne saurait s’en contenter : il faut aller plus loin.

Une exigence de perspectives de plus long terme : associer un cadre clair à la souplesse et la confiance

Nous vivons une année différente à toute autre : c’est une année Covid dont les effets doivent être envisagées à long terme. Il faut collectivement « lever le nez du guidon » pour fixer des perspectives sur le reste de l’année scolaire.

Il nous faut trouver un juste milieu entre une ligne de conduite, des orientations claires et la souplesse nécessaire pour le bon fonctionnement de chaque structure au regard de la situation actuelle.

On ne peut attendre d’un collectif qu’il ait la charge de tout adapter sans cadre donné.

Les collectifs de travail locaux doivent avoir de la marge et de l’autonomie, mais sans pour autant porter la responsabilité de chaque décision.

Une exigence de dialogue social réel à tous les niveaux

Des universités aux écoles maternelles, la diversité des situations doit être prise en compte : en terme de locaux, de collectifs de travail, de circulation du virus…

Ce dialogue social à tous les échelons est essentiel pour que la machine fonctionne. Chaque personnel est partie prenante à ce dialogue.

Il est indispensable que les instances se tiennent régulièrement, le plus sereinement possible, et donc dans un dialogue constructif entre les différents partenaires.

Sans ce dialogue social réel, nous ne pourrons pas espérer surmonter la crise majeure que nous traversons.

Une exigence de reconnaissance des personnels et de leur santé

Les personnels de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur, mais aussi les personnels des collectivités territoriales sont dans un état de fatigue alarmant.

Cet état doit être entendu et reconnu. Un accompagnement doit être mis en place pour les personnels qui risquent l’épuisement professionnel.

Le télétravail, le travail à distance, et l’hybridation sont des réponses indispensables dans une partie des situations de travail et des personnels, mais présentent des difficultés et doivent se dérouler dans un cadre garanti et protecteur. De trop nombreux collègues travaillent avec leurs outils personnels, leur connexion personnelle, etc.

Il faut que soit reconnu l’investissement personnel et financier de chaque agent·e dans la situation actuelle.

De même, nous rappelons l’importance pour chacun·e de renseigner le RSST dans son établissement dès que nécessaire.

Nous devons nous réinventer dans nos pratiques, de même nous devons être accompagné·es différemment par notre hiérarchie qui doit reconnaître que les risques santé-sociaux touchent tout autant les élèves que les personnels placés sous leur responsabilité.

Nos conditions de travail sont encore plus variées qu’habituellement, il faut en tenir compte et ne pas hésiter à notifier les dysfonctionnements.

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