Le Pacte et les CPE

Dernière trouvaille d'un gouvernement qui ne tarit pas d'idées pour relancer un système éducatif en crise : le Pacte.
Les CPE y sont éligibles mais sans qu'on y apprenne les domaines d'éligibilité. Tour d'horizon d'une nouvelle usine à gaz dont le ministère a le secret.

Bien qu’opposé  au Pacte, le Sgen-CFDT vous livre une analyse de lecture de la déclinaison de ce dispositif  appliqué aux CPE.

Le Pacte entend proposer des solutions relatives au problème du remplacement de courte durée (RCD). Il concerne dans cette mission les enseignants des premier et second degré.

Un second ensemble de missions concerne les projets pédagogiques, les fonctions d’appui et l’aide à l’orientation.

Les missions qui pourraient concerner les CPE

En ce qui concerne les CPE, la lecture du document transmis par le ministère laisse planer de nombreuses incertitudes. Cependant et parmi les activités pédagogiques concernées figure le dispositif « Devoirs faits » intégré au Pacte.

Parmi les missions annualisées pouvant être effectuées par les CPE, des missions de coordination de dispositifs  pourraient concerner les collègues volontaires. A titre d’exemple : la découverte des métiers, la mise en œuvre de projets innovants, d’appui à la prise en charge des EBEP (Elèves à besoins particuliers)

Éducation à la citoyenneté, les heures de vie de classe, le décrochage scolaire et la laïcité ne sont actuellement pas encore intégrées au corpus de missions identifiées comme incluses au Pacte.

Les contraintes liées au Pacte

En effet, le Pacte concerne exclusivement les volontaires. Puisque les heures effectuées doivent l’être hors du temps de service ordinaire des intéressé.e.s.
De plus, s’engager dans ce dispositif impliquera la signature d’une lettre de mission rendue incontournable avec le Pacte.pacte

Ainsi les collègues qui s’impliquent déjà dans des missions de référent.e (égalité filles/garçons, liaison collège/lycée, découverte du milieu professionnel, etc…) auront tout intérêt à poursuivre dans le cadre du Pacte.

Pour le moment les IMP vont co-exister l’an prochain avec le Pacte mais aucune certitude à partir de septembre 2024.

Ce qu’en pense le Sgen-CFDT

Proposer aux CPE des missions en plus de celles exercées revient à charger davantage la barque de leur quotidien. Ce qui reviendra à dégrader encore plus leurs conditions de travail.
La rémunération proposée semble être majorée lorsqu’elle sera effectuée dans le cadre du Pacte. Par exemple, « Devoirs faits » serait rémunéré une quarantaine d’euros, dans le cadre du pacte signé par un.e collègue, au lieu de trente actuellement. Mais cette rétribution ne diminuera en rien la charge mentale des collègues ni leur fatigue. De plus ces heures se rajouteront à une journée déjà fort chargée.

CPE pacteDans un contexte de sous dotation en personnels d’éducation et de surveillance que le projet du Pacte semble occulter, proposer une meilleure rétribution en échange de travail supplémentaire constitue un défi supplémentaire adressé à ces personnels.
D’autant plus qu’ils et elles vont devoir  se former au repérage de la santé mentale des élèves à partir de la rentrée scolaire. Et ce,  comme annoncé par le ministre.

 La rétribution de missions effectuées jusque là et qui ne l’étaient pas constitue peut être le seul point positif.

Quant aux AED, ils ne sont pas inclus dans le Pacte même s’ils/elles interviennent dans Devoirs faits. Dispositif qu’ils et elles pourront continuer à investir l’an prochain.

Le Sgen-CFDT maintiendra sa vigilance et poursuivra son action de proximité auprès des collègues.

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