Où en est on dans la voie pro ? entre la réforme et sa mise en oeuvre, l'apprentissage, les annonces... L'analyse et les revendications du Sgen-CFDT
Réforme Blanquer et mise en oeuvre
Bilan et Avis du Sgen-CFDT
Concertation
L’absence de concertation prévue concernant la co-intervention et le chef d’oeuvre ne permet pas un échange de qualité et en profondeur entre les collègues. Avec plusieurs classes, les temps d’échange se multiplient de façon informelle et en dehors du temps de travail. Ce qui alourdit considérablement les tâches déjà nombreuses qui incombent aux collègues.
Des grilles horaires officielles à faire respecter
Trop souvent, les grilles horaires ne sont pas respectées : l’accompagnement personnalisé ou le chef d’œuvre sont confiés à d’autres disciplines que les maths sciences ou le français. Ces heures sont parfois attribuées en HSE.
Du coup, les modules poursuite d’études et insertion professionnelle ne sont pas toujours mis en place.
Les instances que sont le conseil pédagogique et le CA ne fonctionnent pas toujours comme il le faudrait dans certains établissements. Au final, certains chefs d’établissements ne tiennent pas compte des avis formulés par les collègues.
Effectifs
Ils sont bien trop chargés en enseignement général. Les dédoublements n’étant ni fléchés ni obligatoires, ceux-ci ne bénéficient généralement pas aux lettres histoire, langues, maths … Si on ajoute la baisse des horaires, ces disciplines indispensables pour envisager un BTS, ne permettent plus aux élèves de travailler sur leurs difficultés, les surmonter, acquérir les notions et repères, ouvrir leurs horizons culturels ….
L’apprentissage
Même si le Sgen-CFDT reste favorable à l’apprentissage, il n’est pas opportun de mélanger les publics.
D’une part, les enseignements sont proposés aux collègues dont les emplois du temps deviennent surchargés.
Enfin, nous constatons trop de dérives concernant la mise en place de l’apprentissage :
- Placé dans les emplois du temps sans DGH, il s’en retrouve parfois priorisé par rapport à l’enseignement initial,
- Certains élèves ne trouvent pas non plus d’employeurs, ni de structures d’accueil,
- Lorsqu’ils sont mélangés avec la formation initiale, le temps d’accompagnement personnalisé leur est consacré au détriment des autres élèves. Et ce afin de compenser les cours non suivis par les apprentis. Mais est ce le rôle de l’accompagnement personnalisé ? Sinon, il doit s’en trouver augmenter dans ces conditions.
Si l’inclusion d’élèves apprentis dans certaines formations afin d’éviter leur disparition nous paraît nécessaire, les surcharger aujourd’hui nous semble contre productif. En effet, force est de constater qu’actuellement la tendance est d’aller au delà des capacités. D’autant que les moyens ne sont pas abondés.
Le Sgen-CFDT Versailles demande régulièrement la localisation des établissements accueillant des apprentis sans obtenir de réponse. Ce qui ne nous permet pas de visualiser l’offre générale dans notre académie.
Les annonces
Augmentation de 50% des PFMP
Pour le Sgen-CFDT, ce n’est tout simplement pas réalisable ni souhaitable. D’une part, les élèves ont du mal à trouver des entreprises y compris dans des secteurs porteurs. D’autre part, il faut respecter la maturité et le parcours progressif de l’élève. Tous ne sont pas faits ou prêts pour une alternance.
De plus, trop souvent, dans certaines entreprises, les tâches sont répétitives sur l’ensemble des PFMP et c’est bien en enseignement professionnel que la diversification des gestes professionnels reste étudiée. Les PFMP ne sont pas des stages d’observation mais bel et bien des périodes de formation et de préparation à l’insertion professionnelle.
L’alternance n’est ni la solution miracle ni la panacée pour nos élèves. Il faut donc veiller à un équilibre.
Et l’enseignement général dans tout cela ?
Réduit à la portion congrue par la réforme Blanquer, nous n’avons cessé de dénoncer ce choix. Les doubles injonctions contradictoires : moins d’enseignement général et plus de poursuite de scolarité pénalisent les élèves et découragent les enseignant.es. A titre d’exemple, les CAP ne bénéficient que de 2h30 d’enseignement lettres histoire-géographie, éducation morale et civique hebdomadaire.
Quid des ateliers philosophiques de terminale bac pro qui sont loin d’être mis en place.
Revendications du Sgen-CFDT
Le Sgen-CFDT n’est pas favorable à la généralisation de l’alternance.
Nous demandons :
- des temps de concertation prévus dans l’emploi du temps concernant la co-intervention et le chef d’oeuvre,
- la prise en compte des effectifs et moyens de l’apprentissage dans la DGH et des moyens d’encadrement,
- des effectifs réduits afin de travailler au plus près des difficultés multiples et variables d’un élève à l’autre,
- des moyens supplémentaires pour les élèves relevant d’handicap cognitifs, de dys, pour les élèves allophones.
En savoir plus ?
Lire les articles du Sgen-CFDT sur :
- la rencontre avec Carole Grandjean, ministre déléguée à l’enseignement et la formation professionnelle du 19 juillet
- la demande de concertation du Sgen-CFDT sur la voie professionnelle
- les pfmp, temps de formation et de préparation à l’insertion professionnelle
- Quelle finalité pour la voie pro ?
- Valoriser la voie professionnelle : Intervention d’Isabelle Recotillet à l’AG Sgen-CFDT