La répartition des Psy-EN du second degré dans les CIO de l'académie était à l'ordre du jour du CTA du 4 mars. Deux groupes de travail l'ont précédé dans lesquelles le Sgen-CFDT a porté beaucoup de revendications qui ont permis une meilleure prise en compte de la réalité du travail des collègues.
Les objectif annoncés sont de réfléchir aux critères de répartition des postes de psy EN sur les différents CIO de l’académie et faire une proposition de barème. L’idée est de supprimer des postes dans les CIO où il y en aurait trop (par rapport au barème) pour les implanter dans les CIO où il y aurait des manques. Ce redéploiement se fait en effet à moyens constants, sans création de postes comme l’a dénoncé le Sgen-CFDT.
Nous tenons à souligner que le dialogue social dans ce travail sur la situation des Psy-EN a été de qualité : nous avons eu des propositions de l’administration, nous avons porté des améliorations qui ont été pour la plupart retenues. Dans l’intérêt des collègues.
Point général de situation
Ces groupes de travail ont été l’occasion pour le Sgen-CFDT d’interpeller le rectorat sur les conditions de travail des psy EN :
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Le rectorat a précisé que la question des postes vacants non remplacés dans le 1er degré relève du CTSD et ne peut donc être abordée dans cette instance.
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L’objectif de l’académie reste toujours la carte cible qui avait été définie, à savoir un CIO par bassin.
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Le regroupement des CIO de Saint-Cyr et de Versailles n’est pas envisagé pour la rentrée 2021. Néanmoins le rectorat a précisé avoir interpellé le conseil départemental des Yvelines et qu’une communication serait faite à destination des collègues. Nous avons appris en CTA que le déménagement du CIO de Versailles pourrait avoir lieu assez rapidement à la demande du Conseil Départemental, propriétaire des locaux.
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Les difficultés actuelles de l’équipe du CIO d’Ermont qui n’a plus de locaux depuis le mois d’octobre ne sont pas ignorées et une recherche active de relogement est en cours suite à l’abandon d’une première possibilité qui avait été envisagée. Un déplacement du secrétaire général adjoint auprès de l’équipe était prévu pour la semaine de la rentrée de février. Les frais de déplacements et de restauration sont aujourd’hui pris en charge.
Moyens psy EN, postes vacants et remplacements : des informations reçues au compte-gouttes en GT puis en CTA
Suite à de nombreuses erreurs (notamment sur le nombre d’établissements et nombre de postes équivalents temps pleins par CIO) que le Sgen-CFDT avaient repérées en préparation de ces groupes de travail, une nouvelle proposition a été envoyée plus conforme à la réalité de terrain des CIO.
Ces GT ont permis de faire un bilan des moyens psy EN EDCO que le Sgen-CFDT réclamait depuis plusieurs années. Cependant les réponses du SAIO ne nous ont pas semblé très claires sur l’emploi de ces moyens. Sur 16 postes de DCIO qui n’existent plus en raison des différents regroupements de CIO, 3 seulement ont été réutilisés en moyens psy-EN. Le rectorat parle de 11 postes qui permettent d’assurer les remplacements et suppléances mais n’a pu nous préciser où ils étaient employés.
De plus, il y aurait 5 postes de psy EN au SAIO alors que le Sgen-CFDT en compte 9. D’autre part, nous n’avons eu aucune précision sur l’emploi des rompus de temps partiel.
Le budget des psy EN inscrit au BOP est consommé et représente 359 ETP :
– 309 psy EN ;
– 8 postes spécifiques (sections spécialisées auprès des tribunaux) ;
– 26 DCIO ;
– 5 postes au SAIO ;
– 11 postes pour les remplacements et les suppléances.
Un travail important a été fait à l’occasion de ces GT pour identifier les postes vacants afin de procéder à des recrutements : 45 postes étaient vacants à l’issue du mouvement des titulaires ; à la rentrée 40,5 postes étaient pourvus. Les recrutements sont en cours mais le Sgen-CFDT ne peut qu’en déplorer la lenteur.
Proposition de barème
La question de la prise en compte ou non dans le barème des établissements privés est posée. L’essentiel du travail des psy-EN avec les élèves du privé se fait dans les CIO. Le Sgen-CFDT a proposé une pondération de 0,1 (et non 0,25 comme le proposait le rectorat) pour ne pas pénaliser les populations défavorisées (dans les bassins où il y a moins d’établissements privés). C’est aussi une pondération qui nous semble plus proche de la réalité du travail effectué en CIO.
Les trois quarts de l’activité des psy-EN se passe en établissements scolaires mais d’autres activités sont en nette augmentation : décrochage scolaire, élèves à besoin éducatif particulier, nouveaux arrivants. Le Sgen-CFDT a revendiqué la prise en compte du public non scolaire accueilli en CIO notamment le public adulte. Pour évaluer la part de ce public non scolaire qui peut être variable d’un CIO à l’autre en fonction de son emplacement, il existe un outil (Bilaccio) mais qui manque de fiabilité, le rectorat en convient, il est donc difficile en l’état actuel de prendre en compte ces critères dans le barème proposé. De plus, les entretiens téléphoniques qui ont fortement augmenté avec la crise sanitaire ne sont pas pris en compte dans Bilaccio.
La prise en compte des postes spécialisés
D’autre part, le Sgen-CFDT a attiré l’attention sur l’intérêt de retirer des effectifs CIO les postes des sections spécialisées auprès des tribunaux car ces collègues psy-EN n’interviennent pas dans les établissements scolaires ni dans l’accueil du public tout-venant en CIO.
Le travail avec les universités
Il faudrait aussi prendre en compte les universités car certains psy-EN y ont des permanences. Le rectorat ne retient pas cette proposition car des conventions sont en cours d’élaboration avec les universités notamment Cergy. Le Sgen-CFDT a réitéré cette demande concernant les collègues qui interviennent à l’université et accompagnent grandement les étudiants qui en ont particulièrement besoin en ces moments de crise sanitaire. Le SAIO devrait faire un bilan des conventions entre les CIO et les universités concernées.
La prise en compte de la situation sociale des élèves
Le Sgen-CFDT a proposé de prendre en compte l’IPS (indice de position sociale) dans le barème car il n’y a pas de lycées en REP.
Un consensus a également été trouvé sur la nécessité de prendre en compte le nombre d’établissements car cela influe sur la charge de travail des psy-EN. Par contre, la prise en compte de l’éloignement des établissements n’est pas retenue car il y a trop peu de moyens de remplacements.
La plupart de nos propositions d’amélioration du barème ont été retenues
Le Sgen-CFDT a réussi à faire entendre sa voix et ses propositions d’améliorations du barème plus proche des réalités des psy EN :
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neutraliser dans les effectifs des CIO les postes spécifiques ;
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prendre en compte le public des établissements privés avec une pondération qui ne pénalisent pas les secteurs les moins favorisés ;
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prendre en compte le nombre d’établissements ;
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intégrer les unités de soins et les EREA ;
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intégrer l’IPS pour les lycées.
Néanmoins, le Sgen-CFDT déplore la non prise en compte du travail et temps déployés par les collègues en université.
Le barème finalement retenu est disponible à la fin de cet article.
Ce barème est évolutif dans le temps et pourra être fiabilisé quand on aura à disposition un outil fiable permettant d’avoir des critères objectifs pour prendre en compte notamment l’accueil du public non scolaire en CIO.
Toutes les organisations syndicales présentes dénoncent le manque de moyens. Le Sgen-CFDT déplore que les 13 postes de DCIO qui n’existent plus n’aient pas été réinjectés dans les CIO.
Accompagnement d’une évolution progressive
Le Sgen-CFDT a été entendu sur la nécessité que ce barème entre en application de façon progressive avec un accompagnement des RH de proximité afin que les changements proposés se fassent en douceur pour les personnels, y compris contractuel·les. C’est pour cette raison que seuls 2 postes bougeront à la rentrée prochaine alors que 5 étaient proposés initialement : les deux CIO les plus déficitaires, Argenteuil (-4,41 postes) et Sarcelles (-2,87 postes), récupéreront chacun un poste pris sur les CIO les mieux pourvus sans qu’il y ait nécessité d’une mesure de carte scolaire (postes vacants), Saint-Germain-en-Laye (+3) et Poissy (+1,32).
Pour finir, le Sgen-CFDT insiste sur l’importance de la reconnaissance du travail des psy-EN notamment en rendant visible le travail réalisé auprès des publics non scolaires qui doit à terme être pris en compte dans le barème.
Voici les documents remis en comité technique académique :
– le barème finalisé
– son application aux CIO de l’académie
– la proposition d’évolution de la répartition des postes