Des réformes du lycée et du baccalauréat aventureuses et risquées

Les incohérences majeures de la réforme du lycée et du bac général et technologique, dénoncées depuis le début par le Sgen-CFDT, n'ont pas été traitées. La mise en œuvre précipitée du nouveau baccalauréat nous fait risquer l'embolie.

Réforme du lycée : un an de marche forcée dans le brouillard

Depuis l’annonce du lancement d’une réforme du bac et du lycée à la rentrée 2018, le Sgen-CFDT a été la seule organisation à porter une grille de lecture globale et cohérente pour étayer ses propositions et ses critiques :

  • Le nouveau lycée sera-t-il plus juste socialement ? Le statu quo est plus que probable en termes d’inégalités sociales et scolaires.
  • Les parcours des élèves seront-ils plus diversifiés et dans un continuum bac-3/bac+3 ? Ils resteront toujours aussi incertains.
  • Les conditions de travail des enseignant·es seront-elles améliorées ? Le travail des personnels sera alourdi dans un contexte tendu (2ème HSA imposable à tou·te·s, les suppressions de postes)

C’est en fonction de ces axes que le Sgen-CFDT a voté l’an dernier contre les arrêtés organisant le nouveau bac et le nouveau lycée général et technologique. Et c’est en fonction de ces axes qu’il continue à agir syndicalement sur la mise en œuvre de ces textes et à demander a minima le report de la réforme pour la classe de 1ère à la rentrée 2020.

Pour en savoir plus, retrouvez ici l’article de la fédération

Évaluations  bac 2021 : refuser l’embolie

Pour le Sgen-CFDT, il est essentiel de

  • s’atteler à donner du sens aux apprentissages malgré les nouvelles contraintes,
  • limiter le stress des élèves,
  • rendre supportable la charge de travail des enseignant·es et le calendrier des équipes de direction.

Le ministère a construit une évaluation en 3 « blocs » qui peuvent se compenser (il faut obtenir une moyenne de 10/20) :

  • Le bloc des 5 épreuves terminales (français, 2 spécialités, philosophie et Oral), qui comptent pour 60 %,
  • Celui des 3 séries d’épreuves communes (« épreuves communes de contrôle continu » = E3C), qui comptent pour 30 %,
  • Et celui du bulletin, qui compte pour 10 % : c’est la moyenne des notes de chaque discipline (sans coefficient), y compris les options, sur les 2 années du cycle terminal.

Pour les élèves, elles constituent donc un long parcours d’obstacles qu’il faudra franchir, avec un stress quasi permanent « de la note ». On court le risque d’un bachotage permanent.

Même si les temps d’épreuves prévus sont « limités », cela nécessitera des temps de concertation avant les épreuves, non seulement pour choisir le ou les sujets, mais aussi pour se répartir les copies entre collègues qui n’ont pas les élèves, pour discuter des critères des barèmes, puis des temps de correction après les épreuves, et enfin d’harmonisation des notes entre équipes…

Ces périodes ne pourront donc pas être simplement substituées aux cours ordinaires et devront être reconnues en décharge horaire ou en indemnitaire.

La valorisation des options et de la spécialité abandonnée, des projets suivis et de l’engagement pourrait faire l’objet d’un supplément au diplôme qui montrerait la diversité des parcours des élèves. Il serait délivré par l’établissement et annexé au diplôme.

Pour en savoir plus, retrouvez ici l’article de la fédération