Dans le cadre de l'agenda social et du groupe de travail sur la qualité de vie au travail (QVT), le télétravail était un point parmi d'autres. Le Sgen-CFDT demandait depuis le mois de juillet des groupes de travail par catégorie professionnelle pour aborder la question du télétravail.
A chaque rencontre avec le Ministre, et/ou les responsables du ministère, le Sgen-CFDT n’a eu de cesse de demander l’ouverture de ces groupes de travail sur le télétravail.
Le Sgen-CFDT obtient un groupe de travail spécifique
Lors du groupe de travail « QVT« , l’axe proposé par le ministère portait sur les services administratifs et notamment sur la formation des « managers ».
Le Sgen-CFDT a profité de l’espace donné par ce groupe de travail pour mettre en avant ses nombreuse propositions et questions sur le télétravail à l’administration centrale ou dans les services déconcentrés. Le télétravail est un enjeu majeur des transformations sociales et environnementales actuelles. Le ministère de l’Éducation nationale doit donc y prendre toute sa part. C’est ce qu’a entendu le Directeur Général des Ressources Humaines du ministère, M.Soetemont. En effet, celui-ci a annoncé la tenue d’un groupe de travail spécifique.
Le Sgen-CFDT a obtenu que les travaux qui seront conduits dans le cadre du GT télétravail s’appuient sur le retour d’expérience du télétravail imposé par la crise sanitaire au niveau national.
Nous avons demandé et obtenu l’accord du DGRH sur une présentation des modalités de mise en œuvre du télétravail pendant la seconde phase du confinement :
- Nombre d’agents concernés,
- Effectif des agents en télétravail total, quel profil métier en académie,
- Moyens mobilisés,
- Équipement fournis aux agents,
- Conditions d’accès aux applications métier à distance.
Il s’agit de tirer toutes les leçons de cette expérience et d’en tenir compte au moment de la rédaction d’un nouveau cadre réglementaire que nous souhaitons.
Pour le Sgen-CFDT, il n’y a pas de télétravail respectueux de la QVT sans un équipement et des moyens qui permettent d’être en télétravail chez soi ou dans un espace de co-working comme au bureau.
De nombreux sujets à discuter pour un télétravail réussi
Le télétravail est une véritable avancée pour les agents. Il permet notamment de mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle. Mais pour que cela soit réel et bien vécu un cadre négocié reste nécessaire. Or, le constat que nous faisons est que sa généralisation sur cinq jours n’est ni souhaitable ni tenable en régime ordinaire. Le principe des trois jours, posé dans le cadre de la fonction publique, nous semble être la bonne adéquation.
Le télétravail comporte des facteurs de risque intrinsèques qu’il faut appréhender et traiter en amont. En effet, les risques d’isolement, surcharge mentale, perte des repères spatio-temporels, délitement du lien social, hyper déconnexion … s’avèrent fréquents.
Le Sgen-CFDT considère que certains préalables restent indispensables pour un télétravail réussi,contribuant à la qualité de vie au travail.
Le télétravail doit :
- se réaliser sur la base du volontariat et d’accords locaux,
- s’accompagner d’une réflexion sur l’animation des collectifs de travail,
- s’accompagner d’une formation des encadrants sur le management dans des situations d’hybridation du travail,
- prendre en compte le contexte d’exercice : les personnels affectés en rectorats ou DSDEN ne sont pas dans la même problématique que ceux affectés en EPLE. La réflexion concernant les moyens doit donc tenir compte des lieux d’exercice et des acteurs-partenaires mobilisables, notamment les collectivités territoriales pour les équipements et la maintenance des outils fournis aux personnels des EPLE. Le cadre de ces échanges doit être posé au niveau national.
Quel est le cadre d’organisation que revendique le Sgen-CFDT ?
Ce que revendique le Sgen-CFDT sur le télétravail et que nous défendrons au sein de ce groupe de travail.
- Instaurer dans chaque académie où cela n’est pas encore suffisamment effectif, un dialogue social régulier sur le télétravail et un comité de suivi annuel.
- Initier au niveau académique et des régions académiques un dialogue impliquant les organisations syndicales représentatives avec les collectivités territoriales concernées pour rendre effectif le télétravail en EPLE.
- Mettre en place des personnes ressources, une équipe mobile avec un ergonome. Ainsi, celle-ci se déplacerait sur les lieux de télétravail pour conseiller les agents sur leur espace de travail.
- Augmenter les moyens donnés aux DSI pour rendre accessible et de manière sécurisée l’ensemble des outils nécessaires. Tout télétravailleur doit pouvoir travailler de chez lui « comme au bureau ».
- La question des espaces de co-working doit aussi être mise au centre des échanges. Pour cela, nous nous proposons de réfléchir aux lieux possibles propres à notre ministère. Mais aussi une articulation avec des collectivités : par exemple une municipalité qui met à disposition des locaux pour les services publics….
- Le télétravail entraîne souvent une dérégulation du temps travaillé. Le droit à la déconnexion n’est pas toujours une réalité. Les droits des agents notamment en termes de temps de travail doivent être respectés.
- Former les encadrants au télétravail. Mais aussi former l’ensemble d’une équipe de travail au télétravail (télétravailleur et non télétravailleur). Instituer des réunions d’organisation du travail au sein des équipes de travail. Rendre plus horizontal la gestion des missions à remplir.
- L’autorisation du télétravail doit être sollicitée auprès d’une autorité indépendante de la simple relation hiérarchique. Des décisions collectives sur ce sujet sembleraient très adaptées et permettraient une meilleure régulation.