Dernier comité social d'administration académique de l'année 2024. Déclaration du Sgen-CFDT de l'académie de Versailles.
La carte des formations et les prévisions d'effectifs pour la rentrée 2025, et le recrutement d'AED et CPE supplémentaires étaient notamment à l'ordre du jour.
Monsieur le Recteur, mesdames et messieurs les représentants de l’administration et des organisations syndicales,
La semaine passée, le gouvernement et son budget ont été censurés, qu’en dire qui puisse trouver sa place dans cette instance ? Quelles attentes pouvons-nous nourrir vis à vis d’un nouveau gouvernement qui émergerait dans cette période d’instabilité politique inédite ?
La mobilisation de jeudi dernier 5 décembre, a été forte, par la grève et la manifestation. Elle dit assez comment les agents publics, et en particulier les personnels de l’Education Nationale, des universités et du monde de la recherche, ne peuvent plus supporter les attaques, dénigrements et provocations dont ils font l’objet, y compris de la part de leur ministre de tutelle toujours en exercice… Pour la CFDT, les services publics, et les agents qui les servent, n’ont pas être les boucs émissaires et les variables d’ajustement de la dette, quels que soient les interlocuteurs à venir ! La construction d’un budget de l’Etat et de la Sécurité sociale guidés l’exigence de justice sociale et fiscale est plus que jamais indispensable. Cela ne passe pas par les journées de carence ou le gel des traitements des fonctionnaires.
La démocratie sociale et parlementaire doivent retrouver pleinement leur rôle et la négociation collective ne pas se révéler une disposition de façade, à quelque échelle que ce soit.
Nous apprenons également ces jours-ci que le nombre de postes offert aux concours est en baisse, en contradiction même avec les annonces dont se gargarisait notre ministre en vidéo il y a une semaine encore. En baisse en particulier dans les disciplines les plus déficitaires dans le second degré, manière habile de tenter de masquer le manque d’attractivité, qu’il faudra bien résoudre autrement, pourtant.
Ce n’est pas le discours ambiant sur la fonction publique, vue comme une dépense uniquement là où elle est richesse collective et un investissement sur l’avenir, qui la rendra très attractive, même si les conditions d’exercice, de mobilité et de rémunération n’y sont pas pour rien.
Dans la période, la CFDT Education Formation Recherche Publiques ne cache pas sa satisfaction quant à la décision rendue par le Conseil d’Etat sur le recours déposé par notre organisation la première en avril dernier, et qui porte annulation des textes instituant des groupes au collège en mathématiques et en français pour la fin de l’année scolaire. Dans ses considérants, le conseil d’Etat rappelle aussi que les syndicats sont légitimes à défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs et travailleuses, même quand c’est l’État qui les emploie. Aussi, quand tant d’organisations représentatives des personnels et des usagers s’élèvent contre les mesures du dit « choc des savoirs », la réponse logique serait sans doute de ne pas poursuivre dans la même voie obstinément, dès le jour même où la décision était rendue.
A regarder l’ordre du jour de notre CSA, le regard est déjà tourné vers la prochaine rentrée scolaire. Le calendrier n’est évidemment pas inhabituel mais cet exercice de projection a qqch l’audacieux voire téméraire dans le contexte actuel.
Sur les effectifs prévus à la rentrée 2025, on le sait la projection démographique est un art difficile évidemment. Et cela d’autant que leur précision ou imprécision aura des conséquences très concrètes pour les personnels comme pour les élèves, puisque les dotations seront calculées au plus juste, voire en dessous du plus juste. Avec pour effet immédiat, comme cette année, des places qui manquent et des effectifs toujours plus chargés. Et avec pour effet également, une bascule assumée d’élèves de l’enseignement public vers l’enseignement privé sous contrat, cette « solution », si elle n’est pas un choix, ne saurait nous satisfaire. A la CFDT, nous revendiquons que la baisse démographique toute relative dans notre académie soit bien l’opportunité de baisser les effectifs en classe et de mieux couvrir les besoins dans toutes les filières.
Pour ce qui est du plan dit « tranquillité scolaire », une appellation qui fait sourire un peu jaune, nous constatons que la ventilation des moyens en CPE et AED proposée entre département est cohérente au regard de la démographie et des situations respectives des départements, notamment dans le Val d’Oise et l’Essonne.
C’est l’occasion de redire combien nombre d’établissements vivent des situations de tensions et de violences intolérables, situations aggravées par le manque de personnels dans toutes les catégories, mais en particulier de personnels de vie scolaire, d’assistance sociale, médico-sociaux, et de personnels AESH.
Nous aborderons la carte des formations au cours de la séance.
Pour finir, nous souhaitons demander des précisions quant au report sine die de plusieurs groupes de travail, sur la mise en œuvre du télétravail en EPLE et sur le nouveau plan académique égalité professionnelle. Pour ce dernier, le report des votes en CSA ministériel n’empêche pas le travail d’état des lieux et de bilan du plan précédent. Pour le premier, le désengagement des collectivités territoriales ne doit pas entraver la mise en œuvre de l’accord ministériel sur le télétravail.
Enfin, sur les évaluations prévues en grande section, nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions. En revanche, nous ne nous satisfaisons guère de la réponse reçue, qui considère que l’ensemble des questions concrètes et professionnelles que nous soulevons sont nulles et non avenues. Ce n’est pas les retours que nous avons de nos collègues.
Nous vous remercions de votre attention.