CTA du 11 janvier 2022 : à quand une réelle prise en compte de la situation ?

Le comité technique académique s'est réuni le mardi 11 janvier 2022 en visioconférence pour préparer la rentrée 2022 (moyens pour le 1er et le 2nd degré). Il s'est aussi penché sur le régime indemnitaire REP+ et les mutations dans le 1er degré. Un point sanitaire a été réalisé.

Appel à l’action

Comme il est traditionnel de le faire en début d’année, le Sgen-CFDT souhaite vous adresser ses meilleurs vœux pour l’année 2022. Avant de formuler ces vœux pour notre système éducatif, nous voulons les adresser aux personnels qui sont très durement mis à l’épreuve dans cette crise sanitaire et par une politique éducative qui, loin de les protéger, les met en difficulté. Ces difficultés, nous l’expérimentons toutes et tous, impactent fortement nos vies et pas seulement sur le plan professionnel.

Au delà de ces vœux de meilleure vie, le Sgen-CFDT  continuera à agir au quotidien, dans la recherche de solutions, d’améliorations mêmes progressives, par le dialogue, à tous les niveaux de notre système éducatif, pour que nos collègues puissent voir s’améliorer leurs conditions de travail, la considération de ce travail, sa rémunération, avec la prise en compte des sujets majeurs que sont, en particulier, l’égalité professionnelle et la transition climatique.

Mais ce ne sont pas ces enjeux qui, encore une fois, vont être au cœur de nos préoccupations aujourd’hui. La crise sanitaire s’impose à nous dans toute sa démesure et dans la perturbation intense qu’elle fait vivre à notre école. Nous alertons depuis le début de cette crise sur la nécessité d’adapter notre école, de la mettre en capacité de faire face à ces crises qui ne sont pas appelées à disparaître. Nous avons refusé les rentrées « normales » que vous nous avez imposées.

Nous avons fait de nombreuses propositions parce que c’est dans notre ADN de proposer et pas seulement de dénoncer. Mais nous nous sommes heurté·es à un fonctionnement toujours vertical, rigide, qui ne tient pas compte de l’expertise que nous avons développée en tant que professionnels de l’éducation.

Notre école évolue désormais dans un environnement liquide avec des protocoles qui changent avant d’avoir été appliqués et qui ne protègent que sur le papier nos élèves et nos collègues.

C’est pour ces raisons que nous appelons tous les personnels à se mettre en grève ce jeudi 13 janvier 2022. Nous appelons également à une journée administration morte le 14 janvier avec une large intersyndicale contre la loi 3DS.

Il faut que vous entendiez la colère, l’exaspération, la perte de sens, la souffrance au travail de nos collègues qui sont mis·es dans l’incapacité d’atteindre les objectifs qui leur sont assignés du fait de décisions qui n’avaient rien d’obligatoire. Ce mouvement appelle des réponses rapides et déconnectées du champ politique qui n’est pas celui de l’action syndicale.

Nous vous demandons de laisser respirer notre système éducatif, de lui donner la possibilité de s’adapter au plus près des établissements et des services, en reconnaissant l’expertise professionnelle de nos collègues.

Pour lire l’intégralité de notre déclaration liminaire

Situation sanitaire : des réponses qui ne sont pas à la hauteur !

Sur la protection de notre école

Nous demandons depuis de nombreux mois que des masques soient fournis aux personnels. Nous demandons l’équipement de nos écoles, collèges, lycées, services, en capteurs de CO2. Nous demandons aussi des solutions afin de pouvoir aérer nos lieux de travail.

Les réponses ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux !

Nous avons certes fini par obtenir la fourniture de masques chirurgicaux. Ils arriveront à partir de la semaine prochaine dans les circonscriptions, les EPLE et les services. Chaque agent·e recevra 1 boîte de 50 masques pour 5 semaines. Deux masques sont prévus pour chaque jour. Le Sgen-CFDT demandait à ce que les temps de déplacement, souvent longs dans notre académie, soient également pris en compte.

Sur les capteurs de CO2, c’est la confusion. Il y a certes une mobilisation financière de l’État, une mobilisation aussi des Dasen et des préfets. Mais l’équipement ne dépasse pas 15 %… des établissements, pas des salles de travail ! La subvention État pourra être mobilisée jusqu’au 15 avril. On nous explique que des financements Région ont été mis en place mais il y a visiblement confusion, la subvention Région ayant été mise en place pour des… purificateurs d’air. Si le Rectorat ne fait pas la distinction entre les deux, on est loin de voir le bout de cette crise. Mais il est vrai que la fatigue est grande…

Sur l’aération des locaux, là encore, aucune réponse sérieuse. Si les purificateurs d’air ne sont « pas préconisés par l’État » parce qu’ils risqueraient de conduire à un recul des gestes barrière (!), les travaux sur les fenêtres n’avancent pas davantage.

Combien d’années faudra-t-il attendre pour que l’Etat se mobilise pour protéger réellement les personnels qu’il emploie et les élèves ?

Sur la continuité pédagogique

L’école subit de plein fouet la montée en flèche des contaminations. 2810 cas positifs pour 100000 personnes. 1719 classes fermées « en raison de l’absence de remplaçants ». Pouvait-on s’y attendre en maintenant les écoles ouvertes ? C’est certain. rappelons que le Sgen-CFDT ne demande pas la fermeture des écoles mais l’adaptation de nos services afin de pouvoir les maintenir ouverts. Le Rectorat a-t-il des solutions face à ces absences de personnels (on parle non seulement des enseignant·es mais des personnels de vie scolaire, de santé, administratifs, de direction… qui jouent un rôle dans la prise en charge de cette crise) ?

Rappelons quelques faits. En juin dernier, plus de 600 contractuel·les ont reçu un message les remerciant pour leur contribution au bon fonctionnement du système éducatif et leur indiquant qu’ils/elles ne seraient sans doute pas repris à la rentrée. Rappelons également que les concours supplémentaires de recrutement (1er degré) ont été supprimés pour compter sur l’alternance. On connaît la suite : rappel en catastrophe de nombreux/ses contractuel·les à la rentrée, insuffisance des recrutements d’alternants, gestion parfois très difficile par les services au Rectorat ou dans les DSDEN…

Le résultat est là et le Sgen-CFDT Versailles n’a eu de cesse de le dénoncer : même les postes permanents n’ont pas pu être pourvus à la rentrée !

Alors que dire des besoins supplémentaires liés à la crise sanitaire ! On supprime les formations, on essaye d’affecter des personnels dont ce n’est pas la mission devant des classes, on cherche à recruter des bacs+2, de jeunes retraité·es… C’est la panique. Les heures supplémentaires pour les AED pleuvent, mais les recrutements restent au plancher. 50 la semaine dernière, 60 en cours au moment où se tenait le CTA. Les problèmes d’attractivité de nos missions se doublent de conditions sanitaires peu rassurantes et de procédures bureaucratiques qui manquent de souplesse.

Il faut dire que le gouvernement n’aide pas. Entre les protocoles sanitaires qui pleuvent sur les personnels, la verticalité d’un pouvoir ministériel qui ne laisse guère de possibilité d’adaptation locale, et le vote d’un budget avec encore une fois une baisse des moyens en postes de titulaires dans le second degré, on n’est pas gâté·es…

#CestQuoiCeBordel !

 

Répartition des moyens d’enseignement – rentrée 2022

Le CTA a examiné la répartition des moyens à partir des prévisions d’évolutions démographiques. Cette répartition est tributaire des moyens accordés par le ministère, et qui restent notoirement insuffisants (notre article suite au CTMEN : Rentrée 2022 : Toujours en baisse dans le 2nd degré).

Dans le 1er degré

Notre académie connait une baisse du nombre d’élève en primaire, important dans les Hauts-de-Seine. Ce recul démographique va mécaniquement conduire à des fermetures de classes. Mais comme elles sont compensés par des moyens nouveaux, il ne devrait pas y avoir de suppression de postes.

Si globalement, le taux d’encadrement s’améliore, il ne faut guère espérer d’amélioration dans les classes car les moyens nouveaux sont concentrés sur 3 mesures prioritaires :

  • une légère amélioration du régime des décharge de direction
  • la généralisation des dédoublements en EP pour les CP-CE1, et surtout les GS cette année
  • commencer à limiter à les effectifs à 24 en GS, CP et CE1

+ quelques postes restent destinés au plan autisme et à l’école inclusive

1er degré Prévision démographique
(en nombre d’élèves)
Evolution des moyens
(nombre de postes)
78 ↓ -1250 ↑ +66 postes
91 ↓ -1016 ↑ +100 postes
92 ⇓ -2912 = stabilité
95   ↑ +480   ⇑ +141 postes

Dans le 2nd degré

La situation est bien plus inquiétante car le nombre d’élèves continue à augmenter, notamment dans l’Essonne et le Val d’Oise. Le nombre de collégiens devrait peu croitre, mais la hausse reste forte dans les différents types de lycées.

En face, les moyens évoluent en trompe l’œil : la réalité est la suppression de 33 postes de titulaires ! Si le rectorat affiche une progression de 170 équivalent temps-plein, ces moyens supplémentaires proviennent exclusivement de la réforme de la formation des enseignants.

On peut avoir des doutes sur la capacités du rectorat à recruter les personnels en formation pour assurer ces heures. Et craindre que cela ne conduise, une fois de plus à augmenter les heures supplémentaires.

Prévision démographique
(nombre d’élèves)
Evolution des moyens
(en équivalents temps plein)
Collège ⇑ 91 & 95
= 78
⇓ 92
Très légère baisse
Lycées (tous types) Hausse partout +162 ETP

Les moyens administratifs, santé et sociaux bougent à peine. Par contre, nous gagnons 18 CPE dont la répartition sera réalisée ultérieurement (selon les ouvertures d’établissements, les internats…).

Pour aller plus loin, les documents présents lors de ce CTA : Diaporama utilisé pour la présentation – Budget 1er degréBudget 2nd degré

Harmonisation des opérations de mobilités intra-départementales

Tous les corps enseignants et d’éducation sont désormais régis par les mêmes LDG (lignes directrices de gestion). Le rectorat a donc fait le choix d’harmoniser les règles de mobilité intra-départementales du 1er degré, et surtout les barèmes. Note de présentation mutations 1D

Pour le Sgen, l’intention de simplification et d’harmonisation semble intéressante. Il n’y a cependant pas nécessité d’arriver à un barème identique,et il faut pouvoir prendre en compte les spécificités départementales : l’objectif est avant tout de parvenir à pourvoir les postes de manière pertinente. De même, la meilleure lisibilité a surtout un cadre départemental et renvoie à la rédaction de la circulaire départementale.

Le rectorat s’est engagé à soumettre le nouveau barème à des échanges en CTSD, afin d’identifier les problèmes (particulièrement ceux liés à des stratégies de mutation selon les anciennes règles), et à proposer des dispositifs transitoires pour y répondre.

Indemnité part variable des REP+

En application des décisions ministérielles, le rectorat doit décider des modalités d’attribution de la part variable de la récente indemnité REP+.

Le Sgen-CFDT est particulièrement attaché à la politique d’éducation prioritaire. Cette politique est actuellement mise à mal par la confusion qui règne à la fois autour des dispositifs mis en place de manière expérimentale ou non, et sur l’évolution de la carte de l’éducation prioritaire. Nous ne réduisons pas la politique d’éducation prioritaire à la seule question des moyens et sommes donc dans l’attente d’un nouveau souffle pour cette politique.

Nous sommes attaché·es à une reconnaissance financière de l’engagement des collègues qui réalisent des missions difficiles. Nous demandons que tous les personnels de ces écoles et collèges soient concernés par ce régime indemnitaire.

La réévaluation du régime indemnitaire est ainsi une nécessité, mis nous ne sommes pas favorables à l’individualisation des primes. Moduler une part limitée de la prime en fonction de critères sur lesquels ont prise les agent·es peut être pertinent à partir du moment où le collectif tout entier est concerné par cette modulation. Mais l’autonomie des collectifs est limitée. Il risque donc d’y avoir une attribution peu pertinente de cette part modulable.

C’est pourquoi l’attribution en fonction du classement IPS du collège REP+ du réseau nous semble une solution pertinente, même au delà de l’année 2021.

Note de présentation REP+

Questions diverses

Les réponses à nos questions diverses du précédent CTA

A une interrogation, la rectrice a rappelé que le Pass Education devait être délivré à tous les personnels de notre ministère, quelque soit leur statut et leur affectation. Par contre, la procédure semble avoir déjà pris du retard en ce début d’année civile.

Notre article sur le CTA du mois de décembre : CTA du mois de décembre

N’hésitez pas à nous contacter pour toute précision supplémentaire.