Les moyens de la rentrée était le principal point à l'ordre du jour du CSA académique du 18 janvier. Les CSA départementaux qui examinent les répartititions départementales et l'impact sur la carte scolaire (1er degré) et les DHG par établissements (2nd degré) vont se tenir dans la foulée.
Retrouvez ci-dessous la déclaration liminaire du Sgen-CFDT Versailles
Monsieur le recteur, mesdames et messieurs les représentantes et représentants de l’administration et des organisations syndicales, chèr.es collègues,
Commençons par le point sur lequel nous échangerons le plus longuement à l’ordre du jour : l’examen de la répartition des moyens enseignants des premier et second degré alloués à notre académie. Nous pourrons difficilement nous plaindre de voir l’évolution du nombre de postes améliorée par rapport à ce qui était prévu au projet de loi de finances. La répartition au regard des prévisions démographiques respectives des premier et second degrés et des différents départements apparait globalement cohérente, même si quelques distorsions sont à relever.
Pour autant, il est difficile d’afficher une grande satisfaction :
- Notre académie connait des taux d’encadrement structurellement plus faibles que la moyenne, y compris et peut-être plus encore à l’échelle de la région académique Ile-de-France. Les effectifs de classe vont demeurer très, trop élevés.
- Dans notre académie particulièrement, l’existence de postes ne garantit pas qu’ils soient pourvus. Nous ne reviendrons pas en détail sur les problématiques d’attractivité de nos métiers, et le cercle vicieux connu de ses effets démobilisateurs y compris sur les personnels en poste. Ainsi, de nombreux collèges vont faire remonter des créations de postes en mathématiques et français, en application des mesures ministérielles annoncées pour la création de groupes en 6ème et 5 ème, comment seront-ils pourvus ?
- S’agissant du premier degré, aux effectifs en baisse sauf dans l’Essonne, nous considérons que cette tendance démographique doit être l’opportunité de voir baisser les effectifs de classe, au bénéfice des conditions d’apprentissage de toutes et tous et des conditions de travail des personnels.
En outre, la superposition entre les opérations de répartition des moyens et la poursuite de réformes à marche forcée ainsi que d’annonces médiatiques mardi soir encore ne peut que mettre en tension les services, les directions d’établissement, les équipes et au final l’ensemble des personnels. Quoi qu’on pense des réformes et des annonces, et vous avez bien compris que nous étions critiques en la matière, comment travailler sur un TRMD quand les grilles ne sont pas stabilisées ou les textes parus? Cette question se pose tout particulièrement au collège, même avant les annonces relatives au théâtre ou à l’éducation civique, et bien sûr en lycée professionnel. C’est aussi pour cette raison que le Sgen-CFDT continue à demander la réouverture des négociations et un moratoire d’une année sur des changements en terminale voie pro.
Depuis le dernier CSA nous avons de nouveau changé de ministre.
Sans faire de longs commentaires sur les propos très polémiques de la ministre concernant la scolarisation de ses enfants dans établissement privé sous contrat au profil bien particulier, le Sgen-CFDT veut souligner que les personnels ont été heurtés à bon droit. Heurtés et abasourdis que pour justifier d’un choix en tant que parent, la ministre remette en cause indûment les personnels de l’école publique de son ministère et les jette en pâture là où ils et elles ont besoin d’être soutenu.es, défendu.es, revalorisé.es.
Cela a été d’autant plus mal vécu que le signal envoyé par la réunion des deux portefeuilles ministériels du Sport et de l’Education Nationale, c’est que l’Education Nationale ne mérite pas un ou une ministre à temps plein. Certes cette fusion s’est déjà vue, mais pas alors que le pays allait accueillir des Jeux Olympiques 6 mois plus tard. Le signal en creux, et même bien visible, c’est que l’Education Nationale sera surtout pilotée de Matignon ou de l’Elysée. A la clé, l’absence de dialogue social et d’écoute des acteurs de terrain, et une approche encore plus descendante… Qui pourrait s’en satisfaire ? Pas la CFDT en tout cas.
En outre, nous craignons le risque d’un téléscopage entre l’échéance de la rentrée scolaire 2024 et les impératifs des jeux paralympiques en simultané. Avec le même ministère de tutelle, qui s’arbitrera avec lui-même, il est craindre que ce soient les intérêts des élèves et personnels qui en pâtissent.
Nouvelle ministre donc, mais aussi nouvelle année. Le Sgen-CFDT de l’académie de Versailles adresse ses vœux à l’ensemble des membres de cette instance et à l’ensemble des personnels de l’académie.
Des vœux pour notre instance : souhaitons-nous un travail collectif fructueux, des objectifs communs pour améliorer le fonctionnement de l’Ecole dans notre académie et articuler ses travaux avec formation spécialisée pour avancer enfin sur les sujets cruciaux du traitement et de la prévention des RPS (risques psycho-sociaux) et au-delà, rêvons un peu, de la promotion de la QVT (qualité de vie au travail).
Des voeux pour notre académie et ses personnels: souhaitons-nous un apaisement du climat dans de nombreux établissements, que les personnels se sentent écoutés et soutenus pour exercer son métier et lui donner tout son sens. Tous les personnels, quel que soit leur métier et leur statut, contribuent au service public d’éducation. Leurs missions et leur importance doivent être reconnues.
« Plus vite, plus haut, plus fort » dit la devise olympique. Doit-elle s’appliquer à notre ministère et à notre académie? A tout prendre, cela vaut mieux que les métaphores guerrières. Depuis 2021, même si cela reste méconnu, cette devise est devenue officiellement « plus vite, plus haut, plus fort, ensemble. » Cet ajout gagne à être connu, pour enfin remettre à la feuille de route de notre académie, de notre société, l’objectif du progrès collectif et de la mixité sociale.
Nous l’avions dit déjà lors du CSA du 21 décembre dernier, la CFDT s’oppose à la loi dite immigration, qui contrevient à nos valeurs, et à leurs conséquences notamment pour les élèves, étudiant.es et collègues. Avec plusieurs organisations syndicales, nous appelons à se mobiliser et à manifester ce dimanche 21 janvier.
Nous vous remercions de votre attention.