Bien-être au travail des personnels de l’Éducation Nationale: des résultats stables en 2023… à un niveau peu satisfaisant…

Au printemps 2023, les personnels de l’éducation nationale exerçant en école ou en établissement scolaire ont répondu à la seconde édition du Baromètre du bien-être au travail. Les données recueillies ont donné lieu à un rapport rédigé par Émilie Radé pour la DEPP, et d'un résumé (ci-dessous).

Satisfaction professionnelle des personnels de l’éducation : Un an après, des nuances persistantes

Un an après la première édition, leurs déclarations varient peu. Ils évaluent leur satisfaction professionnelle à un niveau plus faible que les Français en emploi (5,9 contre 7,1 sur 10); mais leur satisfaction de la vie menée actuellement et le sentiment que leur vie est porteuse de sens est proche de la moyenne des français.

Les perspectives de carrière (2,9 sur 10) et le niveau de rémunération (3,3 sur 10) constituent des sources d’insatisfaction marquée. Ils jugent la charge de travail trop importante (7,4 sur 10). Les personnels ont en revanche une satisfaction supérieure à 7 sur 10 concernant leur établissement d’exercice, la sécurité au travail et les relations avec les élèves et leurs collègues.

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) ont été interrogés pour la première fois en 2023. Ils expriment des niveaux de satisfaction légèrement supérieurs à ceux des autres personnels, sauf concernant la rémunération et les perspectives de carrière.

Contrastes dans la profession enseignante : Conditions de travail distinctes et nuances psychosociales

La note d’information associée montre que la profession enseignante comporte des conditions de travail et des risques  psychosociaux distincts des autres cadres.

Ainsi, en 2019, les enseignants sont plus exposés à certaines contraintes que les cadres, en termes de posture, d’intensité du travail et d’exigences émotionnelles.

Les enseignants considèrent toujours plus souvent que les autres cadres que leurs horaires s’accordent très bien avec leurs engagements familiaux; mais cet avantage a diminué entre 2013 et 2019, les autres cadres s’étant rapprochés de leur situation.

L’enseignement est un emploi dans lequel les personnes souhaitent massivement rester jusqu’à leur retraite. Il apporte un sentiment fort d’utilité. Les enseignants pensent pourtant moins souvent être en capacité de faire le même métier jusqu’à la retraite que les autres cadres.

Ils se sentent également moins reconnus, moins soutenus par leur hiérarchie; ils sont peu satisfaits de leur possibilité de promotion comparativement aux autres cadres.

Utiliser ces données contribuerait à améliorer le bien-être des personnels actuellement en poste; ce serait également un levier pour redonner enfin de l’attractivité à nos métiers.

Le Sgen-CFDT revendique

  • des espaces de dialogue sur l’organisation du travail, intégrés aux Obligations de Services.
  • des temps de concertation pédagogiques, eux aussi inclus dans les Obligations de Services.
  • l’utilisation des instances de proximité (conseils d’école ou d’administration) pour interpeller les collectivités sur les besoins en matière de bâti scolaire.
  • la formation des encadrants à intégrer l’importance de la confiance dans les relations de travail et son organisation.

Pour le Sgen-CFDT, poser ces éléments avec ses collègues, avec les responsables du collectif de travail, c’est déjà engager une action. Vient ensuite le temps du dialogue et de la construction des réponses pour améliorer les conditions de travail.

 

Pour en savoir plus

Consultez notre dossier Bien-être au travail nos propositions

Consultez la publication complète de la DEPP

Rade É, 2024, « Bien-être au travail des personnels de l’Éducation nationale : des résultats stables en 2023 », Note d’Information, n° 24.03, DEPP. https://doi.org/10.48464/ni-24-02