Pour la rime, on serait bien tenter de d'écrire, : c'est pas nous qui le dit, c'est France Stratégie...
Dans les jours derniers et les semaines récentes, plusieurs rapports et publications documentent des constats faits par notre organisation syndicale depuis plusieurs années, sur le manque d’attractivité de la fonction publique et de nos métiers, et sur les leviers avancés et les effets dénoncés par la CFDT.
Nous regroupons ici quelques liens utiles, vers des lectures instructives et édifiantes.
- Deux publications de la DEPP en décembre 2024 (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, au ministère de l’Education Nationale) :
- Panorama statistique des personnels de l’enseignement scolaire pour 2023-2024
- Etude sur l’évolution du salaire des enseignants
[ On retrouvera ici les publications statistiques du Ministère de de l’Enseignement supérieur et la recherche, dont l’état 2024 de l’ESR publié il y a quelques mois]
- Deux publications qui traitent de la Fonction Publique dans son ensemble:
- Un rapport de France Stratégie « Travailler dans la fonction publique : le défi de l’attractivité »
« Les auteurs éclairent de manière inédite [sic] ces difficultés d’attractivité et leurs déterminants : image, carrières, rémunérations, conditions de travail, en comparaison avec le secteur privé. Autant de facteurs qui doivent être mobilisés conjointement comme leviers d’action pour reconstruire l’attractivité de la fonction publique. »
Télécharger la note de synthèse…
- Rapport annuel sur l’état de la Fonction Publique, édition 2024
- Un article paru dans le Café Pédagogique à propos du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des ressources humaines dans l’Education Nationale, qui pointe en particulier la hausse stratosphérique des risques psycho-sociaux (RPS)
Consulter tout le rapport sur la « fonction RH à l’EN »
Extraits choisis :
– « La fonction RH n’intègre pas suffisamment dans ses objectifs la prévention et le traitement des risques psycho-sociaux, en augmentation au sein du ministère, soumis à un train de réformes rapide.
– Les risques psycho-sociaux constituent la catégorie de risques la plus signalée dans les registres « santé et sécurité au travail » et « danger grave et imminent », soit en moyenne 35 % des signalements dans l’ensemble des structures de l’éducation nationale (écoles, établissement public local d’enseignement – EPLE – et autres services).
– Dans les établissements scolaires, la prise en charge des élèves ayant fait l’objet de mesures d’exclusion répétées ou à besoins particuliers, notamment pour répondre aux obligations de l’école inclusive, sont également signalés comme un facteur croissant d’apparition de RPS auprès des enseignants et des équipes éducatives, insuffisamment formés à la gestion de ces publics.
Les réponses ponctuelles apportées aux situations préoccupantes créées par (…) l’accueil d’enfants perturbant la classe de façon récurrente semblent fortement sous-dimensionnées par rapport au niveau d’inquiétude exprimé par les interlocuteurs rencontrés lors de l’enquête.
– L’ampleur des réponses institutionnelles contraste avec les limites, voire les faiblesses opérationnelles (…)
L’obligation de production du DUERP est faiblement respectée (puisque seuls 59 % des écoles, 54 % des collèges, 52 % des lycées, et 22 % des autres services ont rédigé ce document).
Lorsqu’il existe, une minorité de structures procèdent à sa mise à jour (entre 8,5 % et 29 %) et, au surplus, y intègrent une analyse des risques psycho-sociaux qui ne concerne qu’entre 10 % et 29 % des documents rédigés.
Concernant le dispositif de prévention, chaque académie est dotée d’un seul Inspecteur Santé et Sécurité au Travail (ISST) ; deux académies ne disposent pas de conseillers prévention académiques, 11 % des départements n’ont pas de conseillers prévention à leur niveau et 10 % des circonscriptions n’ont pas d’assistants de prévention. Certes, le taux de conseillers prévention départementaux exerçant cette fonction à plus de 50 % de leur temps est passé de 28 % à 74,1 % depuis deux ans. Cependant, les quotités de temps allouées aux missions d’assistants de prévention restent le plus souvent inférieures à 20 %. Le ministère indique également que « la pénurie de médecins en général et de médecins du travail en particulier, rend particulièrement difficile l’organisation de la médecine de prévention dans la fonction publique et à l’éducation nationale : 77 médecins du travail sont en poste dans l’ensemble des académies, pour 1 193 378 agents. «
Fort de ces constats qui rejoignent les nôtres, le Sgen-CFDT de l’académie de Versailles continuera à porter les sujets de l’attractivité, de la gestion humaine des personnels, de la prévention et de la lutte contre les RPS, dans les CSA et leurs formations spécialisées santé et sécurité.
Retrouvez la dernière déclaration liminaire CFDT en F3SCT académique: Santé et sécurité au travail: des signaux alarmants -formation spécialisée du 26/11/2024