Pourquoi le 8 mars? Une date qui s'est peu à peu imposée par des manifestations de femmes au début du 20e siècle en Europe et en Amérique du Nord, pour revendiquer l’égalité des droits, de meilleures conditions de travail et le droit de vote.
Aujourd’hui, encore, la mobilisation pour obtenir des avancées et de nouveaux droits, rappeler le droit des femmes à vivre et travailler dans un environnement sécurisé et préservé de la violence reste d’actualité!
Ce samedi 8 mars, avec d’autres organisations syndicales et de nombreuses associations, la CFDT appelle à se mobiliser à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, et à donner ce jour une visibilité maximale à l’exigence d’égalité entre les femmes et les hommes, à la lutte contre les violences faites aux femmes, une exigence toute l’année et partout.
Rdv en manifestation à Paris le samedi 8 mars, départ à 14h place de la République direction place de la Nation
Consultez le communiqué intersyndical des confédérations: 8 mars, journée internationale des droits des femmes : nous voulons enfin des actes !
Consultez le communiqué intersyndical de syndicats de l’éducation (FSU, UNSA, CGT, CFDT, SUD): 8 mars : Égalité réelle, une urgence pour les personnels et les élèves !
L’égalité entre les femmes et les hommes n’est toujours pas une réalité dans nos administrations. L’égalité professionnelle s’inscrit dans un projet de société et nécessite une volonté à la fois politique et budgétaire.
C’est pourquoi, la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques s’est engagée activement dans les discussions organisées par les ministères pour élaborer le deuxième plan national d’action pour l’égalité professionnelle et y faire intégrer un certain nombre de revendications.
Dans l’académie de Versailles, nos militants et militantes s’engagent pour la mise en œuvre effective des mesures qui doivent se décliner en plan académique d’action, ainsi que dans les établissements du supérieur et les établissements du sport.
Plan égalité professionnelle, nos principales revendications :
- Une information claire des employeurs aux agentes sur les dispositifs de signalement des violences sexistes et sexuelles au travail. Ces dispositifs sont obligatoires. Nous demandons un processus d’enquête indépendant et une formation de tous les encadrant.e.s sur la procédure à suivre en matière de VSS… Certaines actions comme la médiation sont à proscrire.
- Une prise en compte de la santé des femmes dans l’organisation du travail.
La construction du modèle médical sur les corps des hommes crée de fait une difficulté pour prendre en charge correctement la santé des femmes au travail. Cela change enfin: maladies cardiaques, endométriose, règles douloureuses, ménopause, charge mentale élevée, troubles musculo-squelettiques (TMS)… autant de sujets de santé qui ont des effets sur le travail des femmes. Ces conséquences doivent être prises en compte dans l’organisation du travail. Ainsi, ce deuxième plan d’action comprend un axe spécifique dédié à la santé des femmes. On ne peut que s’en réjouir au regard des derniers chiffres et constats sur la santé des femmes au travail dans nos champs professionnels. - La prise en compte de l’articulation vie pro/perso dans l’organisation du travail.
Pas normal qu’une agente en temps partiel à 50% doive venir sur son lieu de travail 4 voire 5 fois dans la semaine.
Pas normal d’organiser des formations en soirée, ni d’interdire le télétravail tel ou tel jour par principe. Et la liste pourrait s’étendre…
Avec l’intensification du travail qui n’est plus à prouver, nous demandons aux employeurs d’être vigilants sur les organisations du travail. C’est l’affaire de toutes et tous. La CFDT plaide pour une charte des temps élaborée avec le collectif de travail pour s’accorder sur l’organisation du travail et son articulation avec la vie personnelle. - La résorption et suppression des écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes nécessite des actions à tous les niveaux, depuis une répartition équilibrée de l’indemnitaire entre les femmes et les hommes au sein de chaque collectif de travail jusqu’au rattrapage salarial au niveau ministériel pour compenser les retards de carrière des femmes accumulés avant la mise en œuvre de PPCR. La directive européenne sur la transparence salariale et le principe de ‘’travail égal salaire égal’’ doit se concrétiser au sein de nos ministères. Cela nécessite une reconnaissance fine des compétences professionnelles convoquées dans nos métiers. La CFDT revendique la mise en œuvre de mesures fortes pour une réelle égalité salariale.
- Des mesures pour la mixité des métiers :
des mesures sont prévues pour résoudre les problématiques de « plafond de verre » et permettre aux femmes d’accéder à des postes à responsabilité ; mais les objectifs nous semblent pouvoir être encore plus ambitieux. Rien sur les problématiques de « plancher collant » qui assignent les métiers féminisés à des conditions de rémunération précaires. Pour la CFDT, il est urgent de reconnaître et de revaloriser les compétences professionnelles de ces métiers féminisés que sont ceux des AESH ou des personnels de catégorie C…
- Des actions de sensibilisation et de formation pour que la culture de l’égalité devienne « naturelle « !
Sensibilisation de tous les personnels sur les lieux de travail, notamment sur la question du sexisme et des VSS. Formation approfondie de tous les personnels appelés à encadrer des équipes, à recruter, à participer à des jurys. Campagne de sensibilisation et d’information dans tous les lieux de travail et vers chaque agent.e. Pour la CFDT, la mise en œuvre d’un plan de sensibilisation et de formation ambitieux est indispensable. - Un dialogue social académique ou d’établissement de qualité pour élaborer et mettre en œuvre le plan d’action local avec du temps dédié suffisant pour le ou la référent.e Égalité de l’académie ou de l’établissement, des GT de suivi réguliers sur la mise en œuvre des mesures avec des données…
- Un dialogue social de qualité au sein de chaque collectif de travail (école, collège, lycée, service, université, CROUS, CREPS…) pour intégrer les problématiques de l’égalité professionnelle dans l’organisation du travail.
L’égalité professionnelle passe aussi par l’éducation…
Pour la CFDT, l’École joue un rôle central ; grâce à l’éducation, nous pouvons faire évoluer les mentalités.
Depuis le mois dernier, sont enfin publiés les programmes d’EVAR (Éducation à la Vie Affective et Relationnelle) dans le 1er degré, et d’EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle) dans le 2nd degré.La prise en charge collective de l’EVARS, tant par les 3 séances annuelles que par un travail interdisciplinaire et inter-catégoriel, dans les écoles et établissements, est un enjeu crucial pour l’égalité entre les filles et les garçons, et par extension pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Bien qu’imparfait et incomplet sur plusieurs aspects, ces programme sont une avancée notable qui doit se concrétiser en actes (pas si simple sans moyens humains dédiés, ni horaires clairement fléchés).
L’éducation à la sexualité, au-delà d’un cursus important pour les élèves, peut être un outil de prise de conscience des inégalités qui persistent par les personnels qui la prennent en charge.
Pour que l’Égalité professionnelle ne reste pas à l’état de principe, nous avons collectivement un rôle à jouer. Nous avons les moyens de la faire vivre dans nos collectifs de travail en nous emparant des engagements de nos employeurs.
Pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, nous, les agentes et agents, avons le pouvoir d’agir pour que les droits des femmes soient respectés et que de nouveaux droits liés à l’organisation du travail soient effectifs.
Le 8 mars retrouvons-nous nombreuses et nombreux pour le faire valoir !