Le rectorat de Versailles s’enfonce dans le déni

Rencontre en intersyndicale du13 avril: le rectorat s'enfonce dans le déni des difficultés rencontrées, rejetant les responsabilités les collectivités locales et attendant des décisions en descente du ministère. Le Sgen-CFDT Versailles a porté des demandes pour le court et le moyen terme.

Mardi 13 avril, la rectrice de l’académie de Versailles a rencontré les organisations syndicales. Revenant sur la semaine en tout distanciel du 5 avril, elle n’a pu nier les difficultés, mais a accusé les collectivités locales (et leurs prestataires) ainsi que les attaques informatiques. De plus, le nombre de connexions aurait été sous-estimé. A croire qu’on espérait que les élèves ne se connecteraient pas !

Pour la rectrice, « notre institution était remarquablement préparée » !!!

Ce discours n’est pas surprenant, c’est celui du ministre Blanquer. Mais tous les représentants des personnels ont été choqués par ce véritable déni de la réalité.

Plus grave, le rectorat ne semble pas non plus conscient des moyens à engager pour trouver des solutions et garantir effectivement la continuité pédagogique.

Outils numériques et continuité pédagogique

Le rectorat compte sur les solutions techniques engagées par les collectivités et qui doivent augmenter les capacités. Mais nous craignons que cela ne suffise pas.

Notre demande immédiate : informer les enseignants au plus vite des modalités à venir, d’autant que la rectrice a annoncé que « des régulations sont envisagées ». De quoi s’agirait-il ?  Nous ne pouvons pas accepter d’être informés la veille de la reprise…

Organisation du travail en distanciel

Toutes les OS ont demandé une clarification des règles sur la présence en établissement, en rappelant que le distanciel devait être la règle, et la présence sur site justifiée par des nécessités de service véritables. La rectrice s’obstine à refuser un cadrage plus explicite et renvoie à la gestion locale par l’encadrement (IEN et personnels de direction) voire aux DSDEN en cas de difficultés.

Notre demande immédiate : Le distanciel doit être la règle dans le 2nd degré la semaine du 26 avril. En cas de difficulté dans un établissement, nous serons légitimes à interpeller les DSDEN dans les délais les plus brefs.

Conditions de reprise en présentiel

En réalité, le rectorat n’avait presque rien à nous dire, dans l’expectative d’éventuelles directives ministérielles. En attendant, il faut se préparer à une reprise en demi-jauge, sur le modèle de ce que font beaucoup de lycées depuis l’automne.

Notre demande immédiate : informer au plus tôt les établissements, pour éviter de devoir (encore) s’organiser dans l’urgence.

Campagne vaccinale

La rectrice n’a pu que nous dire que des discussions étaient en cours. Et nous redire ce que nous savions déjà : la priorisation des enseignants se fera en fonction de leur âge et de leur public (les personnels  en écoles maternelles seront sans doute prioritaire).

Notre demande immédiate : soit un vrai plan de vaccination dans l’Education Nationale, soit au moins une priorité pour les personnels au contact des jeunes publics.

Examens (et notamment le bac)

CCF, PFMP, chef d’œuvre, Pass pro…Pour l’instant, toutes ces modalités d’évaluation sont maintenues, parfois décalées et au pire (ou au mieux…) un peu adaptées.

Pour le bac, il n’y a (pour l’instant) pas de modification par rapport aux annonces de début d’année. Si changement il y a, il viendra du niveau ministériel.

En collège, à ce stade, pas d’évolution non plus pour le DNB.

Notre demande immédiate : réfléchir dès maintenant aux adaptations des épreuves et les faire connaitre, afin de réduire le stress subi par les candidat.es et leurs familles, et permettre aux enseignant.es de pouvoir vraiment les préparer.

Globalement, le rectorat n’avait pas grand-chose à nous dire, rejetant ailleurs les responsabilités et la prise de décisions.

Ce mode de management, fait de déni des réalités, d’objectifs irréalistes, de consignes floues et d’injonctions parfois contradictoires, est particulièrement inquiétant pour les conditions de travail des collègues et pour l’ensemble du système éducatif.

Plus que jamais, nous sommes aux côtés des personnels, et nous les appelons à signer la pétition intersyndicale pour que le ministère ouvre des discussions et apporte des réponses claires avant la réouverture des écoles et des établissements scolaires :

signez la pétition Sgen-CFDT – CGT – FSU – FCPE – Sud – Unsa – Snalc – Fep-CFDT